jeudi 4 novembre 2010


le témoignage après la mort du Père François Amboko
LE PERE FRANçOIS M’A MARQUE ET ME MANQUE

C’est avec des larmes aux yeux que je suis devant ce computer pour me rappeler de dernier moment de la vie de P. François Amboko. Ce dernier est un des missionnaires de la Consolata que j’aie connu depuis mon entrée au séminaire Antonio Barbero. Etant un grand frère dans la vie religieuse, je partageais certaines expériences avec lui. Et je sentais en lui un amour particulier envers les jeunes. De temps à autres il était avec nous au séminaire, surtout dans les activités sportives du séminaire à tel enseigne que nous l’appelions Coach.

En effet, au dernier moment de la vie de P. François, personnellement j’ai senti vraiment son amour envers nous les jeunes au séminaire, et envers ceux de la Paroisse Mater Dei où il était vicaire.
Je me souviens que le 8 octobre 2010, c'est-à-dire 1 jour après l’entrée au postulat des étudiants de la 3ème année philo, le P. François m’avait appelé au téléphone vers 20h20’ pour dialoguer un peu. Et c’était juste quand je revenais de la propédeutique où j’étais parti retirer des chaises pour la réunion communautaire du séminaire qui était prévue à 20h30’. Lorsqu’il m’avait appelé, le réseau n’était pas bon que la communication s’était même  coupée. J’étais allé jusqu’à la maison régionale pour m’excuser comme quoi ce n’était pas possible  de nous parler ce soir là suite à la réunion communautaire qui m’était indispensable. Eh bien, le P. François avec beaucoup de gentillesse me dit : « Pas de quoi. Alors demain dès que tu seras libre, tu pourras toutefois passer ». Le jour suivant, c'est-à-dire le 09 octobre, ce n’était pas non plus possible parce que je m’étais rendu à la bibliothèque de Kimwenza pour des recherches scientifiques. Ceci étant, nous nous étions revu avec le Père François le lundi 11 octobre dans la cour du séminaire, non loin de la maison régionale où il habitait, mais j’étais en plein travail manuel.
Le mercredi 13 octobre j’étais partis en famille dans la commune de Lemba parce qu’il y avait un de mes grands-parents  qui était décédé le 8 octobre et l’inhumation était le 13. Comme chaque mercredi nous avons sport (football) à Mitendi, le P. François affectueusement appelé Coach était parti aussi. Et c’est lui d’ailleurs qui était l’arbitre lors de l’entrainement. Il avait remarqué que je n’étais pas là. Juste quand je rentrais au séminaire, en cours de route mon téléphone sonne, et c’était le P. François qui m’appelait : « Bonsoir Eric ! Comment ça va ? Mais, tu es où je ne t’ai pas vu au terrain aujourd’hui ». Et je lui avais expliqué la raison de mon absence au terrain. Et lui commençait à me raconter comment ils avaient joué sous la pluie, c'est-à-dire qu’ils étaient entrain de jouer et quelques temps après, il commençait à pleuvoir. Il riait même quand il me racontait tout ça. J’en étais très content.
Le jour suivant, c'est-à-dire le jeudi 14 octobre à 20h25’ j’étais dans la salle de Télévision entrain de suivre les infos, le P. Brown (recteur du séminaire) m’appelle comme quoi le P. François avait besoin de moi pour l’accompagner dans une famille-amie habitant à quelques 45 minutes du séminaire et là nous devrions voir aussi un garçon répondant au nom de Patrick (Mais les séminaristes l’appelle Ye moko) qui devait aider le Père à faire un champs d’arachides et de maïs dans notre concession derrière la maison régionale. Il tenait vraiment à réalisé ce projet. Nous étions partis à pied. En route, connaissant un peu bien le Père, j’avais senti qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. On arrive à la destination, nous étions bien accueillis, mais je ne connaissais personne de cette famille. Le Père lui-même avait procédé par la présentation et les gens de la maison avait avoué qu’ils ne me connaissaient vraiment pas. Alors, le Père dira par la suite en riant : «voilà, je vous l’amène aujourd’hui, faites-vous connaitre, vous pouvez le visiter aussi un jour au séminaire. C’est l’héritage que je vous amène». Et puis nous avions continué avec la causerie. Le Père parlait de tous les projets qu’il avait  pour les jeunes de la Paroisse Mater Dei, et il avait même demandé à deux grandes filles de la famille Siska et Bora de pouvoir s’engager vraiment à la Paroisse, tout en suivant le cours d’apprentissage de l’anglais qui est organisé à la Paroisse et dont lui-même était un des professeurs. Nous quittions la famille vers 21h45’ parce que je devais aussi revoir mes notes des cours. Chemin faisant, le Père me parlait toujours de ses ambitions entant que vicaire de la Paroisse, et l’idée de notre match-retour avec les missionnaires Clarétains  qui nous avaient battus l’année passée ne lui quitter pas en tête, c'est-à-dire il tenait à ce que nous puissions gagner cette fois-ci. Et à cette même occasion nous avions profité de pouvoir échanger sur ce qui est de mon évolution à l’université et à la communauté. Il m’avait conseillé d’être calme et qu’il priait aussi pour moi.
Je suis sûr et certain que certains de mes confrères aussi ont senti l’amour qu’avait le Père François pour les jeunes. Sinon, c’était un Prêtre au sens vrai du terme, qui voulait bien la croissance et l’émergence des jeunes.

Le samedi 16 octobre nous avions fêté les anniversaires des confrères au séminaire philosophique et le P. François était toujours présent. Juste au moment de remise des cadeaux aux confrères lauréats, le P. François demande à la communauté de garder un peu silence parce qu’il avait à dire.  Aussitôt il dira : « Vous savez que les Clarétains nous ont lavé (gagné) l’année passée lors du match qui nous avait opposé à eux. Alors, cette année nous devons les gagner. Ok ! Mercredi avant d’aller à Mitendi pour l’entrainement, j’aurai besoin de vous pour 15 minutes dans la grande salle de la Propédeutique. 15 minutes seulement ». Et tout le monde était content de la proposition et disait à haute voix : « Coach ! Coach ! Coach ! ».  Et la soirée s’était bien terminée. Le dimanche 17 octobre vers 9h, j’étais au réfectoire du séminaire, à travers les fenêtres je voyais le P. François sortir de la maison régionale pour la Paroisse parce qu’il devait célébrer la deuxième messe.

Le lundi 18 octobre vers 15h30’, nous étions en plein travail manuel juste à côté de la paillotte de la maison régionale. Tout d’un coup, on entend le P. François crier fortement comme s’il grondait quelqu’un. Hors c’était les symptômes de sa maladie. Vers 17h50’, je fis un tour à côté de la maison régionale, je le rencontre à côté de la grande salle de la Propédeutique entrain de parler et dire aurevoir aux Pères Urbanus et Boniface qui rentraient à Bisengo Mwambe. Juste quand il retournait dans la maison, je le salue et il me répondit calmement. Mais je savais au fond de moi que mon cher Père était malade.

Le mardi 19 octobre vers 4h du matin, le vieux Alexis qui est un des amis missionnaires de la Consolata à Kinshasa frappe devant la porte de mon confrère Nicolas, celui-ci ouvre la porte, et voit le vieux Alexis qui avait besoin d’au moins deux personnes encore qui pouvaient aider à faire entrer le Père François dans la jeep pour l’acheminer à l’hôpital. Nicolas lui, est dans la chambre n°13 et moi dans la chambre n°14 ; nous sommes pratiquement des voisins. Lui à son tour  frappe à ma porte. En sortant, je les vois tous deux debout et ils m’expliquèrent la situation. C’est comme ça que Nicolas et moi, sommes allé à la maison régionale et nous avions trouvé le P. François entrain de dormir. Et nous avions aidé à faire entrer notre regretté Père dans la jeep pour l’hôpital. Fort malheureusement, le mercredi avant de nous rendre à Mitendi pour l’entrainement, nous n’avions pas eu l’occasion d’écouter le Père François parce qu’il était déjà hospitalisé.
Quelques jours après, il semblerait que son état ne s’améliorait pas, et qu’il fallait le transférer à l’hôpital Saint Joseph de Limete (Kinshasa/Bld Lumumba).
C’est avec un cœur plein de douleurs, de tristesses, de regrets que nous avons appris ce vendredi 29 octobre à 6h que le Père François avait tiré sa révérence depuis jeudi 28 octobre à 21h30’.
La mort est inévitable dans notre vie, mais ce n’est pas facile de voir un jeune prêtre, beaux et doux, nous quitter définitivement pendant que nous avons encore besoin de lui.
Alors, prions que Dieu accorde le repos  paisible et éternel à notre regretté  P. François, surtout pour tout ce qu’il a été pour nous jeunes et vieux dans l’Eglise, dans la communauté et partout ailleurs.
Adieu Père François, tu nous manques beaucoup et nous ne t’oublierons jamais dans notre vie !

                                                                                                                                     
                                                                                                                                        ERIC MUSUMADI