dimanche 6 mars 2011

JEAN BAPTISTE EKAKA, PREMIER PYGMEE UNIVERSITAIRE DE LA PROVINCE ORIENTALE.


Le jeune Jean Baptiste Ekaka, grâce à l’appui de la Commission de la Pastorale Pygmée du diocèse de Wamba, a commencé, cette année scolaire 2010/2011, ses études de droit à l’Université de Kisangani. Premier pygmée universitaire de la Province Orientale, Jean Baptiste est devenu tout un symbole de la lutte pour la dignité du peuple pygmée.

wambaJean Baptiste, peux-tu te présenter ?
Mon village natal s’appelle Bayenga et se situe à 22 kilomètres de Wamba, dans la Province Orientale. Je suis le cadet de trois enfants. Mes parents, Jean Pierre Bengea et Isude Engyananakota sont déjà décédés. J’ai grandi dans le campement pygmée d’Abiba, non loin de Bayenga, dans des conditions naturelles et traditionnelles propres à nous. La chasse, la cueillette dans la forêt et la pêche continuent à faire partie de notre mode de vie, ainsi que nos chants et danses traditionnels organisés en certaines occasions.

Et les études ?
Comme les autres enfants pygmées de mon campement, j’ai étudié à l’école primaire pygmée d’Ango, à Bayenga. Une école initiée, parmi d’autres, par la Commission de la Pastorale Pygmées du diocèse de Wamba. Après l’obtention de mon certificat de fin d’études primaires, j’ai aussitôt commencé mes études secondaires à l’Institut « Consolata », sous la direction des Missionnaires de la Consolata. Je résidais à l’Internat Bienheureux Joseph Allamano de Wamba, réalisé aussi par la Commission de la Pastorale Pygmées en septembre 2004. En août de l’année passée, j’ai obtenu mon diplôme d’Etat.

Tu as opté pour le droit
A l’Institut j’avais opté pour la section commerciale, parce que j’avais le rêve de devenir un jour le secrétaire du père Préfet à l’Institut Consolata. Cependant, j’ai mûri ma décision, préoccupé pour l’avenir de mes frères et sœurs pygmées. Je me suis posé la question de savoir comment pourrais-je mieux les aider ? Cela m’a amené à opter pour le droit. Je voudrais défendre les droits méconnus de notre minorité pygmée et tenter de régler les mésententes entre nous et les bantous, provoquées souvent par des questions concernant le droit, la justice, la propriété de la terre, etc. Je suis encore en première année de droit, mais si la Commission de la Pastorale Pygmée continue à me soutenir, j’espère aller de l’avant.

Jean Baptiste Ekaka

Consolata.org