samedi 16 avril 2011

Commentaire de l'Évangile du dimanche des Rameaux





Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du dimanche 17 avril, dimanche des Rameaux et de la Passion. Évangile selon saint Matthieu, chapitre 26, versets 14 à 27, 66.
L'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.
 

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L’un des douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? »
En ce dimanche des Rameaux et de la Passion, nous entrons dans la semaine sainte, par la passion en saint Matthieu et, dès le départ, l’évangéliste va nous faire saisir toute la dramatique de l’histoire du Salut dans les derniers instants de Jésus.
Les foules rencontrées, d’abord accueillantes, sont ensuite retournées par la manipulation des chefs des prêtres. De plus en plus Jésus et ses disciples perçoivent cette opposition grandissante qui va devenir rapidement haineuse. Mais le comble n’est pas là encore : la trahison par un chrétien, Judas, puis le reniement déclaré par le plus familier des disciples, Pierre, représentant de l’Église future, et le délaissement par tous, vont consommer la solitude insoutenable de Jésus face à l’humanité. Qui de nous résisterait à un tel écrasement ?
Mais Jésus sait qu’il doit aller jusqu’au bout. La charge du péché du monde s’accentue et va culminer avec le silence de son Père. Le poids en devient insupportable : « Si cela est possible, que cette coupe passe loin de moi ».
Mais celui qui s’est déjà livré eucharistiquement, doit prendre sur lui tout ce qui est pour nous, insoutenable. Le reniement de l’homme envers Dieu, jusqu’en sa propre humanité est sur les épaules du Christ.
S’il veut sauver l’humanité, il doit tenir, dans cet anéantissement de son être dans la mort, et se relever et être relevé, entraînant ainsi toute l’humanité à être re-suscitée avec lui.
Il ne s’agit pas d’un exploit héroïque mais d’un sacrifice : se laisser anéantir, en tant que Fils de l’Homme, pour que le néant disparaisse de l’homme. Et ainsi que seule la vie, la vie de Dieu, transforme le temps humain déchu en éternité d’amour.

Beaucoup vont passer loin de ce sacrifice d’amour, tant envers le Père que pour les hommes mais certains, dans la passion, personnages effacés ou incongrus, vont toucher presque silencieusement ce don absolu d’amour.

Il y a d’abord ces femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée : Marie Madeleine ; Marie, mère de Jacques et de Joseph et la mère des fils de Zébédée. Elles assistent à tout et vont se tenir devant le tombeau clôt et rester dans l’attente.
Lorsque l’angoisse nous tient Seigneur, et que la solitude nous assaille dans notre corps, notre cœur et notre âme, rappelle-nous l’espérance de ces mères qui veillent dans l’attente de la vie, de ta vie qu’elles nous transmettent.

Le second personnage est Simon de Cyrène, complètement étranger à ce qui se passe et qui se trouve entraîné à porter la croix.
Imaginons cela : devoir porter la croix d’un autre sans en être concerné. Plus d’un d’entre nous s’écrierai : « j’ai déjà à porter la mienne alors portez vous-même la vôtre ! »
Seigneur, lorsque je ploie sous le fardeau, fais-moi accepter qu’un autre me soulage.

Enfin le dernier personnage est le centurion romain, celui le plus éloigné de la passion et qui pourtant s’écrie : « Vraiment celui-ci était le Fils de Dieu ». Il est un juste, un juste sans à priori, et le juste, dans la tradition biblique, est celui qui est ouvert à Dieu et sait reconnaître la loi de son amour. Voyant la lumière, le centurion en est éclairé.

Ô seigneur, en cette semaine où ta lumière lutte contre mes ténèbres, où ta vie investit pleinement ma mort, passionne mon cœur pour que tes souffrances signifient à ma vie de quel amour éternel tu m’aimes. 

Radio Vatican